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L'histoire des synthétiseurs

Les premiers synthétiseurs étaient des synthétiseurs modulaires. Ils étaient constitués d'un certain nombre de modules, chaque module correspondant à un oscillateur, un filtre ou enveloppe. Il fallait recourir à des câbles pour connecter entre eux les différents modules. Ces synthés modulaires étaient particulièrement imposants, hors de prix, instables à cause de leur montée en température qui pouvait parfois s'avérer dangereuse. Puisqu'un son était programmé grâce à des câbles, il n'était pas possible de sauvegarder un son créé. De plus, ces machines étaient monophoniques, c'est-à-dire qu'elles ne pouvaient jouer qu'une seule note. Impossible par conséquent de jouer un accord.

A la fin des années 60, la firme ARP se fait connaître par le modulaire ARP 2500. Une version "portable" sera développée : l'ARP 2600

 

ARP 2500                                                   ARP 2600

Moog Modular

En 1971, Robert Moog met au point un synthétiseur révolutionnaire : le Minimoog. Plus besoin de câbles, les connections sont déjà effectuées à l'intérieur de l'instrument. Des potentiomètres permettent de modifier les paramètres des oscillateurs et du filtres. Le Minimoog est une machine puissante et compacte, et demeurera certainement à jamais l'un des plus célèbres synthétiseurs jamais créé. Néanmoins, il n'est toujours pas possible de sauvegarder un son créé et de jouer plus d'une note.

 1971 : Moog Minimoog

Le premier synthétiseur polyphonique, c'est-à-dire capable de jouer plusieurs notes en même temps, est le Yamaha CS-80. Pour l'anecdote, il pèse près de 100 kg. Il est un des instruments fétiches de Vangelis, compositeur des bandes originales de Les chariots de feu ou 1492 Christophe Colomb.

 1977 : Yamaha CS 80

En 1978 Sequential Circuit sort le Prophet 5, un synthétiseur polyphonique (5 voix, c'est à dire 5 notes maximum en même temps) avec sauvegarde. Terminé le temps où il fallait écrire sur de petites feuilles les caractéristiques du son qu'on avait passé des dizaines de minutes à programmer.

1978 : Sequential Circuit Prophet 5

Jusqu'à l'aube des années 80, tous les synthétiseurs étaient des synthétiseurs analogiques, le son étant créé par des circuits électriques. En 1982, Yamaha sort le DX-7, le premier synthétiseur numérique, utilisant les dernières avancées technologiques dans le domaine de l'électronique. Une polyphonie de 16 voix, un grand nombre de sons préprogrammés pour seulement 15000 francs, et une qualité sonore jamais entendue, sonneront le glas des coûteux ancêtres analogiques. Il possède la toute nouvelle technologie M.I.DI. (Music Instrument Digital Interface) pour communiquer avec d'autres instruments électroniques. Nombreux sont les artistes des années 80 à avoir utilisé ce qui sera un des instruments les plus vendus de tous les temps (180 000 exemplaires), on peut l'entendre sur les albums de Depeche Mode, Michael Jackson, U2, Supertramp, Jean-Michel Jarre ou Serge Gainsbourg.

 

1982 : Yamaha DX-7

Le DX-7 utilise une méthode de synthèse différente de la synthèse analogique : la synthèse par modulation de fréquence ou synthèse F.M. (rien à voir avec la radio). Un procédé complexe et moins intuitif que la synthèse analogique où les débutants s'égarent vite. L'offre est actuellement importante sur les sites de petites annonces et d'enchères, l'argus est voisin de 200 €. Dans les années 2000, Native Instrument en a développé une réplique virtuelle : le logiciel FM-7.

En 1988, le constructeur japonais Roland met sur le marché un nouveau synthétiseur numérique : le D-50. Il n'utilise pas la F.M. du DX-7 mais une nouvelle technologie baptisée Linear Arithmetic Synthesis (synthèse linéaire). Elle combine des échantillons PCM (samples de piano, guitare, basse, orgues, boucles, etc...) avec les formes d'ondes des synthés analogiques sous forme numérique. Sa puissance sonore est telle qu'il mettra fin au règne du DX-7. Il est bien entendu polyphonique (16 voix), permet de sauvegarder 64 sons dans la mémoire interne et 64 autres sons sur une carte mémoire externe et équipé du MIDI. Contrairement au DX-7, il est bitimbral, c'est-à-dire qu'il est dorénavant possible de jouer de deux instruments simultanément : par exemple un piano pour la main gauche et des cordes pour la main droite, ou bien des cordes et un piano "empilés" sur tout le clavier. L'album Revolutions de Jean-Michel Jarre sorti en 1988 est un véritable hymne au D-50, l'instrument est omniprésent dans les compositions de l'artiste.

 

1988 : Roland D-50

Dans les années 90, les musiciens se lassent des sons brillants trop "parfaits" des synthétiseurs numériques et ressortent de leur oubli les vénérables antiquités analogiques. On redécouvre leur son rond et chaud, leur grain si particulier. Leur côte se met alors à s'envoler, parfois même au-delà de leur prix neuf ! Ceux qui avaient vendus pour rien ces machines bonnes à jeter à la poubelle s'en mordent aujourd'hui les doigts. Un Minimmoog s'arrache à 3000 €. Même les plus petits "analos" ( Roland Juno 6, Juno 106, la série CS de Yamaha) valent rarement moins de 250€.

En 1995, la société suédoise Clavia profite de ce nouvel engouement pour développer le premier synthétiseur à modélisation analogique : le Nord Lead. Le principe est d'utiliser les technologies numériques pour reproduire les formes d'ondes des synthés analos. En résumé, les qualités des sons analogiques sans les inconvénients des vénérables ancêtres et avec tout ce qu'offre l'électronique d'aujourd'hui.

 1995 : Clavia Nord Lead

Il existe de nombreux synthétiseurs à modélisation analogique (aussi désignés par les lettres V.A. pour Virtual Analog) : Alesis Ion, Access Virus, Waldorf Q,...

Malgré le succès de la V.A., on continue à lui préférer le grain des synthétiseurs analogiques dont les côtes demeurent élevées. En 2001, Alesis met en vente un synthétiseur 100% analogique mais utilisant une interface numérique : c'est le très réputé A6 Andromeda.

 2001 : Alesis A6 Andromeda

En 2008,  Dave Smith Industry réactualise le Prophet 5 pour son trentième anniversaire : c'est le Prophet 08, qui comme son aîné est un analogique.

 

2008 : D.S.I. Prophet 08

 

De nos jours, beaucoup de synthétiseurs utilisent l'échantillonnage comme technique de synthèse sonore, c'est-à-dire des échantillons pré-enregistrés qui sont utilisés comme formes d'onde des oscillateurs. C'est le cas des synthétiseurs workstation, ces stations de travail avec séquenceurs et autres outils pour créer ces musiques. Actuellement, sur le marché des workstations on trouve la série Motif de Yamaha, le Roland Fantom G et le Korg M3. Mon Alesis Fusion est également une workstation mais se distingue par la présence de plusieurs moteurs de synthèse : V.A. et FM.

Le reste du marché des synthétiseurs se partagent entre des synthés V.A : Access Virus, Clavia Nordlead 2x, Alesis Micron,... et quelques "néoanalogique" dont nous avons parlé plus haut : Alesis Andromeda, D.S.I Prophet 08, ainsi que les nouvelles générations de Moog Music : Minimoog Voyager, Little Phatty.

 

 

Histoire des synthétiseurs
© 2008